• Voila, je suis enceinte de huit mois.
    Je craque totalement.
    J’ai peur et je panique.
    J’ai une grossesse plus que pénible, pour moi, pour mes proches mais aussi tous les vendeurs, chauffeurs de bus et autres qui ont croisé ma route pendant mes crises.
    Cela fait huit mois que je ne me reconnais plus.
    Huit mois que je me dis : « Et si j’allais rester comme ça après ».
    Une chieuse, jamais contente ou satisfaite…


    A ce stade de grossesse, mes peurs s’intensifient.
    Et oui, je me pose pleins de questions sur ce futur bébé.

    Pourtant, j’ai déjà eu deux enfants…

    Pour le premier, j’avais aussi la trouille mais pour une autre raison : celle de devenir responsable. Je suis partie en taxi à la maternité et tout au long du trajet, je voulais m’enfuir, dans la salle d’accouchement aussi et puis au moment de pousser : Pouf… toutes mes craintes avaient disparu.

    Pour la deuxième, le problème était différent. Je flippais de ne pas avoir de péridurale. Je n’ai pas dormi de la nuit pendant un mois, je ne pensais qu’à cette anesthésie. Au final, je ne l’ai pas eu mais une fois la petite sur mon ventre, ce fut le bonheur.


    Mais pour cette grossesse, c’est bizarre : je me demande à qui va ressembler cet enfant. (Que les mauvaises langues se calment, c’est une factrice et non un facteur qui nous dépose le courrier).

    Aussi particulière qu’est cette peur, elle ne me quitte pas depuis l’annonce de ma grossesse et a empiré quand j’ai su que c’était un garçon.
    J’ai un fils d’une première union mixte (franco-marocaine), mon enfant ressemble à son père mais à la peau mate, les cheveux bruns et les yeux marron.
    Ma fille, (je vis avec le papa qui est mon chéri d’amour), encore un couple mixte, ressemble plus à son père, soit les cheveux clairs, la peau claire.
    Je le vois dans le regard des inconnus qui se demandent si je ne suis pas la nounou et nous scrutent quand la petite m’appelle maman.

    Alors au début, j’imaginais une autre petite fille avec la même tête que sa grande sœur.
    Mais vu que c’est un garçon et que son frère n’a pas le même père, la projection est plus compliquée.
    Je bloque, je m’interroge, je ne pense qu’à ça, je regarde mes enfants et je peux vous dire que cette situation m’angoisse beaucoup.

    Pour en revenir sur ma grossesse, j’ai dit hier soir à mon chéri que je me mettais en stand-by jusqu’à l’accouchement.

    Je sais que pour beaucoup de femmes, la grossesse est un moment magique mais pour moi, ce n’est pas ça du tout.

    Alors entre ce ventre sur deux pattes qui n’arrive pas à se contenir quand une situation l’agace, le ménage qui doit-être fait et que je ne peux pas faire parce que je suis extrêmement fatiguée, les délires mentaux qui investissent mon cerveau, la peur d’accoucher, celle de ne pas avoir de péridurale, celle de rester chiante et de ressembler à ma mère... J’oublie des trucs mais la liste est longue, très longue.
    Tiens d’ailleurs, pour ceux qui flippent que leur gamin est une sexualité trop jeune faites leur lire ce texte … Effet garanti jusqu’au mariage.

     

    °°°


    Waouh, ça fait du bien de se confier, j’ai écrit ce texte il y a deux jours et je me sens plus légère.
    Je vous invite à faire de même en commentaire que vous soyez future maman, déjà maman et même papa ou même future papa.

    A bientôt

     

     

     


    1 commentaire
  • J’ai pour habitude de mettre en ligne dans un premier temps mes textes sur mon profil et ma page facebook. Une façon de tâter le terrain et de faire des modifications, si besoin.

    Donc aujourd’hui, je vais vous faire part d’une critique faite sur ma page, qui à toute son importance.

    « Je n'ai pas beaucoup cherché, c'est le 2ème lien que j'ai lu, mais ça reprend en gros ce que j'aurai dis après la lecture de ton texte, le fait que ce ne soit pas juste des variations de l'humeur, mais des variations d'humeur "à l'excès", qui amène les personnes atteintes de cette maladie à revenir régulièrement en psychiatrie car c'est une maladie handicapante, pour la vie sociale, professionnelle, familiale...c'est une psychose. Je ne pense pas que ça puisse être une maladie "à la mode", les personnes qui en souffrent aimeraient comme ils disent souvent "avoir une vie normale", et ne le crie pas sur les toits. Mais je suis de ton avis plus généralement sur toutes les patho psy, qui deviennent à la mode dans le sens où le nom des maladies deviennent pour les gens des traits de caractères, au point où quelqu'un de lunatique, ce qui est souvent désagréable, va résumer en disant qu'il est bipolaire, ça passe mieux, c'est plus de sa faute!
    (Je m'emballe, on pourrait rester des heures au téléphone sur ce sujet!)

    Éléonore

    Le lien en question : Trouble bipolaire

    Je tiens à préciser que dans ce billet, je parle du terme et de sa "success stories" non de la maladie.

    °°°

    Ma voisine est une femme très sympa avec qui je peux rigoler, discuter.
    Je la trouve malgré tout bizarre par moment, elle me saute dessus pour me faire la causette et à d’autre moment, elle se cache quand elle me voit, rentre vite chez elle, voire pire, elle feigne de ne pas m’entendre quand je lui dis bonjour.
    Laurent, son mari m’a appris un jour qu’elle était maniaco-dépressive.

    Virginie mon amie de lycée sort avec Adrien. Tout se passe entre eux.Enfin non, puisqu’ils ont rompu la semaine dernière… en même temps comme tous les trois mois.
    Mais je pense que cette fois-ci c’est pour de bon.
    Lors d’une soirée entre filles, Virginie nous a avoué qu’il était cyclothymique style « Jean qui rit, Jean qui pleure ».

    Et puis il y a mon pote Vincent et sa femme Lise.
    Un couple atypique et aware.
    En soirée et uniquement en soirée,
    Vincent est du style a commencé par un verre et finit carrément par boire le seau.
    Alcoolisé, il a une espèce de toute puissance qui le rend incontrôlable, marrant aussi mais pour le suivre il faut aussi boire le seau sinon, ce n’est pas possible.
    Lise, elle est plus dans la fumette de cigarettes rigolotes.
    Le problème est qu’au bout de trois, une espèce de paranoïa l’envahit et elle devient limite agressive.

    Ces quatre personnes  ont un point commun : Elles sont Bipolaires.
    Et oui, un trouble de l’humeur.

    Alors pourquoi ce que l’on appelait avant une chieuse, un emmerdeur, un alcoolique et une droguée (attention ces termes sont purement une caricature et non une critique négative) sont devenus un jour des personnes bipolaires ?

    Ce terme existe depuis les années 1990 et était utilisé qu’entre professionnels.Il faut aussi savoir, que le terme bipolaire attenue la connotation de « maladie » et permet de rendre ces différents troubles compatibles avec une vie sociale normale et de ne pas exclure les personnes atteintes par ses désordres psychologiques.

    De plus, ces troubles du comportement ont fusionné en un parce qu’il se traite aussi de la même façon.
    Effectivement, quelques soit la raison du trouble, le diagnostique reste le même.On distingue deux symptômes qui s’entrechoquent

    - La manie ou l’hypomanie : Sentiment de toute puissance et d’extrême intelligence, euphorie, hyper sociabilité….
    - La dépression : extrême tristesse, culpabilité…

    Mais derrière ce nouveau terme il y a aussi le lobby pharmaceutique.
    Il faut savoir que le « succès » de la bipolarité a commencé quand les formules chimiques des antidépresseurs sont tombées dans le domaine publique ainsi il fallait trouver de nouvelles cibles.
    Quoi de plus simple quand il suffit de simplement poser un diagnostique sur un patient sachant qu’il n’y a aucune possibilité de le vérifier par des tests sanguins, pas de bactéries ou autres…

    Cette version me renvoie inexorablement aux enfants diagnostiqués hyperactifs.
    Beaucoup de parents dans le monde se sont battus pour stopper cette mascarade.
    Certains enfants étaient exclus de leur école sous prétexte qu’ils ne prenaient pas leurs médicaments, d’autres se retrouvaient shootés parce que leurs parents n’en pouvaient plus de leur agitation.
    Au fil du temps nous nous sommes rendu compte que c’était juste un moyen d’enrichir les patrons des super labos et que de filer des médicaments au lieu des bonbecs à nos enfants ne servait à rien, il fallait juste attendre qu’ils s’assagissent d’eux-mêmes.

    Alors ma grande question est-ce que la bipolarité va réellement soigner tous les troubles cités en début de texte ?
    Pour une personne maniaco-dépressive, une personne cyclothymique je pense que oui mais pas une personne qui boit trop ou une personne qui fume trop d'herbe.
    J’ai peur que cela les conforte dans leur addiction et que celle-ci ne les marginalise avec le temps.

    Cela reste mon avis personnel.
    Et si demain un psy vous diagnostique bipolaire, faîtes vous violence et demandez plus de détails.
    Nous avons tous envie d’être un peu bipolaire.
    Moi, la première.
    Je m’explique : les stars alcooliques sont bipolaires, les génies sont aussi bipolaires sans parler des gens « fun » dans les séries populaires qui le sont aussi…
    En plus cela permet aussi d’expliquer en un mot quelques uns de nos sales défauts.
    Finalement ce terme nous associe en quelque sorte à des gens d’exceptions, cela nous donne de la force et une certaine forme de reconnaissance sociale.

    La vie d’une personne bipolaire ne se limite pas de le dire aux potes et de prendre des médicaments, il faut aussi faire un travail de construction ou de reconstruction.

    Encore une fois, cela reste mon avis sur la question, après mon bac en 1998, j’ai fait trois ans de psychologie,  j’ai étudié pas mal de pathologie mais pas celle-ci.
    Je m’interroge beaucoup sur cette nouvelle maladie et j’espère sincèrement que ma réserve ne soit pas fondée.

     

    Cliquez sur l'image pour avoir plus de précisions sur le trouble bipolaire :

    Etre bipolaire.

     

     


    votre commentaire
  • Par Jézabel.

    Salut tout le monde,
    aujourd'hui, je vous propose le texte d'une personne que j'adore. Un texte plein d'humour et de fraicheur... Je vous laisse apprécier.

     

    « Alors toujours seule ? »

    Euh ?!? Oui, mais bon, c’est un grand mot « seule ».

    Moi, perso, je ne me sens jamais seule. C’est que j’ai plein d'amis imaginaires qui viennent me rendre visite, me font la conversation, des blagues aussi, enfin faut dire que j’ai cette super capacité d’aller et venir entre normal et paranormal. 

    « Oui mais tu ne vas pas rester seule ? »

    Bon ça suffit maintenant hein ! Suis pas vieille fille non plus ! J’ai été mariée, divorcée et j’ai des enfants ; on est seule tu crois quand on a des enfants ?  Parce que, crois-moi, les véritables moments de solitudes, moi, je les savoure, je les aime, je les chéris, je les attends plus qu’un mec que je n’attends pas et qui va « juste » se révéler être  une source de problème supplémentaire ! 

    « Tu dis ça parce que tu n’as pas trouvé le bon ! »

    Le bon quoi ? 

    « Justement, je connais un super type »

    Aïe ! Ça y est, on y est ! Le pote de pote trop top qu’on a trouvé pour moi qui ne le cherchait même pas ! Sérieusement, tu veux trouver quelque chose de bien pour moi ? Trouves moi les numéros gagnants du prochain loto ! 

     

    Ah, je suis méchante ! Zut ! Faudrait que je remercie toute cette bande d’amis si enclins à trouver mon bonheur en me refilant leur pote au top. Dois-je dire «merci» ? (Vous pourrez répondre à la fin de l’histoire). 

      

    Comment faire quand on a toute une tripoté de gens super bienveillants qui insistent pour que vous laissiez une chance à leur pote, pour que vous vous laissiez une chance à vous ! De trouver enfin l’amour. « Fais un effort ! ».

     

    Bien, alors voici comment les choses se sont déroulées. Petit rendez-vous organisé bien comme il faut : me voilà invitée à une soirée où le fameux pote en or est présent.

    Pas mon style. Pas assez mur, maigre, élancé, un peu quéqué et collant à mon goût. Mais il est en or ! En fouillant bien, je vais peut-être trouver une petite pépite planquée. Je suis téméraire et aventurière dans mon genre. (Quoi !?! un commentaire ?) 

      

    Premier rendez-vous en tête à tête assez cool, c’est vrai qu’il est sympa, à l’écoute. Je l’inonde de parole, je le fais tourner un peu à gauche, à droite, en haut, en bas. Il ne vomit pas, chouette ! Il tient la route ! C’est un bon point. Vous avez gagné votre billet pour l’étape suivante. 

    Sauf qu’entre deux, je repasse le film de la soirée, yeux dans les yeux, petit resto romantique avec musique de fond qui te berce doucement dans … l’illusion ! Je me réveille de ma méditation et là, une chose apparaît clairement : il est vraiment top ! Comme pote ! 

    Je me vois pas aller plus loin, et je choppe le premier impaire comme excuse (oui, je sais c’est moche) pour lui dire : terminus ! Tout le monde descend ! 

      

      

    C’était sans compter sur l’ami hyper compatissant, si inquiet de mon bonheur et qui m’avait si gentiment présenté son pote pour mon soi-disant bien ! Je le revois encore celui-là, lunette sur le pif avec ces cheveux long qui lui donne un style à la SébastienChabal, me dire avec son petit accent séfarade « mais t’es pas un peu radicale ! C’est toi qui vois ma fille, mais tu ne crois pas que tu devrais te forcer un peu, non sérieux ! Il est bien mon copain ! C’est un mec en or ! Tu passes à côté d’un type génial ! Comme il en existe plus et qui rendrait heureuse n’importe quelle fille ! ». 

    L’accent séfarade, c’est une tuerie. T’essaierais de vendre de la super came que t’y arriverais pas, alors qu’avec un petit accent séfarade, tu vends une merde à la seconde et à prix d’or ! 

       

    Et me voilà reparti dans la ronde. Cette fois, on est dimanche, le temps est mitigé, comme moi. Mais je fais un effort pour apprécier et la journée se passe tranquillement. Dans nos conversations, l’aller-retour entre son ex et moi est récurant… ça m’agace mais je fais un effort (encore).

    Le soir, pas envie de rentrer, la journée n’a pas été si mauvaise, personne ne m’attend à la maison, c’est le moment ou jamais de prendre du temps. La prochaine fois ce ne sera jamais ! (c’est mon côté téméraire !) 

       

    On arrive chez lui, chouette appart de célibataire endurci avec les photos de son ex sur tous les murs. Je n’y fais pas cas, je suis en mode « forces toi ma fille » ! 

      

    On commence les baisers, les caresses, puis vient l’effeuillage et là ! Surprise ! Un pompon ! Oui ! Oui ! Un pompon touffu, tout noir, tout dense. Bon je regarde d’un peu plus près et je trouve un « truc », atrophié de tous les côtés ! Je n’avais jamais vu ça de ma vie ! Il a même des poils qui sont plus long que sa bite ! 

    Puis tout d’un coup, tout s’enchaîne, t’as pas le temps de comprendre. Tu crois entendre « Gangnam Style » à fond dans les oreilles et tu sais pas pourquoi, mais tu vas vite le savoir ! 

    Le type te la joue chevauchée infernale, sauf que le cheval, c’est toi ! 

    Il te grimpe sur le dos et attrape ta crinière sur laquelle il tire comme un malade pour diriger sa monture ! Essaie de bouger dans cette position, t’as du mal, mais t’essaies coûte que coûte, parce que t’as une super motivation : lui fracasser sa gueule !!!! 

       

    J’arrive, après quelques secondes de calvaire sans nom, à me détacher de son emprise, je lui dis aussi calmement qu’il m’est possible « Mais ça va pas ? » et là il me dit pénard que la sauvagerie c’est sympa aussi dans le sexe. Sauvagerie oui, barbarie certainement pas !! Mais il s’en fout ce con et finit de se tuer en ajoutant « c’est comme ça que je prends mon pied ». Ok, tiens v’là 50€, va te payer une pute ! 

      

    Il essaie de se montrer tendre, et de reprendre la séance, fait courir ses mains sur mon corps empli de révulsion « y a des dents à ce niveau-là, tu devrais enlever ton doigt ou ça va le mordre ». Le monsieur comprend donc que je n’ai pas du tout l’intention de poursuivre l’ébat plus longtemps et m’invite à aller me coucher. 

      

    Je suis folle moi au point d’aller dormir avec un prédateur fou ? Oui ! 

      

    Je suis fatiguée, loin de chez moi, et mal partout (tiens, mais pourquoi ?) demain il ferra jour ! 

    Note pour le futur : malgré tous les prétextes possibles et inimaginables, la prochaine fois, tu te casses, quitte à dormir sous un pont ! Tu te casses !!! 

      

     Au moment du coucher, une petite réflexion qui te laisse juste sans voix « j’ai qu’un seul coussin et je dors avec. La prochaine fois, amène le tien » C’était clair que n’y aurait pas de prochaine fois, mais bon, ça pose le personnage ! 

       

    Le monsieur se réveil en plein milieu de la nuit bien décidé à assouvir une pulsion nocturne. Ok ! Alors là je rêve ! Premier soir ensemble et tu me la joues comme si on était un vieux couple ? Où tu m’as vraiment prise pour ta pute ? Je m’en sors assez facilement, je  mets un holà ! immédiatement, le spectre de la veille encore bien chaud dans ma mémoire. 

      

    Le jour se lève, moi aussi. Pas de douche, pas de café, juste envie de rentrer, dormir, oublier (il me reste un fond de gin à la maison ?). 

     

    Mais le monsieur engage tout de même la conversation sur la veille et la nuit. 

    C’est incroyable comme les mecs sont capables d’incriminer le préservatif quand ils n’ont rien à proposer. La prochaine fois, je ne sais pas si ce sera avec ou sans préservatif, ce dont je suis sure, c’est que ce sera sans moi ! 

    Comme il voit que je suis pas très enclin à lui faire de compliment ni à le rassurer sur sa prestation de merde, il finit par me balancer juste un truc  bien salaud qui fait mal, tu veux pas y croire mais tu scotche dessus « faut dire aussi que t’as le vagin large, alors entre ça et le préservatif c’était difficile pour moi » Ah ouais ? Connard !!! 

     

    Le prochain qui me présente un pote au top, en me disant que JE devrais faire un effort, je lui fais le remake de ma séance « Gangnam Style », jusqu’à ce que mort s’en suive ! 

     

     

    Le pote de pote au top...

     

     

     

    Merci ma grande pour ce texte que je trouve excellent.

    Vous pouvez suivre Jézabel sur twitter en cliquant sur ICI

     

     


    votre commentaire
  • La suite de « La gifle ».

    Dernièrement, je vous ai parlé d’Élise.
    Une amie qui vivait avec un monstre.

    Pendant quatre jours, elle m’a raconté sa vie avec lui et ce qu’il lui faisait subir.
    Je vous passe les détails mais aujourd’hui, je vais vous raconter deux histoires qui m’ont marqués.
    Entre comportement digne d’un porc et absurdité.

    Comportement d’un porc ou comment donner envie de vomir à ses potes.
    Son copain avait comme sale mœurs de chiquer  du tabac.
    Habitude que je trouve particulière et un peu crade. Le but est de mettre du tabac pure entre la lèvre supérieur et la gencive. De garder ce truc un certain temps et de le cracher.
    Cela me renvoie à l’image des westerns où l’on voit des cowboys vider leur bouche dans un crachoir et comme de par hasard, lors d’une bagarre un des types se retrouve la tête dedans.
    Beurk…
    Donc ce chiqueur sachant chiquer avait deux façons très princières d’extraire cette chique de sa bouche.


    La première était de la retirer en introduisant son index dans la bouche, la placer au bout de son doigt et avec une certaine habilité de la catapulter sur les murs de leur petit nid douillet.
    Oui, oui, rappelez-vous enfant, certains de vos amis faisaient la même chose avec des bouts de papiers  malaxés  avec leur salive et tapissaient fièrement les murs de leur classe.
    - Hey ! Regardez, trop fort.
    - Dimitri ! Carnet de correspondance !

    La deuxième habitude qu’avait ce type était de cracher sa mixtion dans les toilettes mais pas n’importe où sur tous les rebords de telle façon qu’à la fin de la journée, toute personne qui se rendait au petit coin avait l’impression que les cabinets étaient maculés de matières fécales.
    Le pauvre, il devait avoir un problème de strabisme sans le savoir.

     

    C’est bizarre mais ce mec me fait penser à Joe Dalton.
    Lors d’une petite escapade pour le week end, Elise et l’autre prennent la voiture pour faire un tour dans les environs de Montpellier. C’était en début de soirée.
    En chemin, il rencontre un auto-stoppeur qu’ils charrient avec eux.
    L’heure du repas arrive et nos trois nomades décident d’acheter de quoi faire un pique-nique en chemin.
    Ils déposent le jeune homme qui lui part avec son sac de course.
    La voiture redémarre et Elise décide de se faire un sandwich, par la même occasion la chose lui en demande un aussi.
    Lui en veut un avec du Kiri.
    - Je ne le trouve pas, le type a du partir avec sans faire exprès.
    - Je veux mon Kiri !
    - Oui mais j’ai cherché partout et je ne le trouve pas, prends autre chose.
    - Je veux mon Kiri !
    - Il me faut mon Kiri !!!
    - Tu sais que j’ai besoin de mon Kiri !!!
    Il lui hurle dessus  des phrases toutes aussi absurdes les unes que les autres avec pour point final « mon Kiri ».
    La situation est si absurde que la pauvre se met à rire.
    En même temps qui n’aurait pas pris un fou rire et ironisé la situation.
    Une image me traverse l’esprit : celle de Joe Dalton péter un plomb.

    Bon, ben le résultat est  qu’elle s’est prise des baffes, s’est fait tirer les cheveux et pour finir en beauté, il l’a sortie de la voiture tout en lui balançant clémentines et autres provisions à la figure.
    Et voila notre douce Élise abandonnée au milieu de nulle part sans téléphone portable pour une histoire de Kiri.
    Au bout de trente minutes, il est revenu la chercher… Je n’ose imaginer son attente et sa peur.

    Pensée personnelle : mais je vais te le foutre où je pense ton Kiri !!!

     

    Ces deux histoires m’ont marqué parce qu’au-delà de la maltraitance physique et morale, les personnes qui sont en couple avec ce genre d’énergumène doivent vivre dans la quatrième dimension.

    Pour clore ce chapitre, dans les semaines je publierai peut-être le point de vu d’Elise, si elle le veut bien.

     


    votre commentaire
  • J’ai rencontré Élise, il y a quasiment deux ans pendant le festival d’Avignon.

    C’est son copain qui me l’a présentée.
    Je me suis tout de suite bien entendue avec elle.
    Au bout d’un an, ils décident de partir vivre à Paris.
    Deux semaines après leur déménagement, ils reviennent quelques jours pour rendre les clés, faire l’état des lieux et rester quelques jours en ville.
    Je leur propose de rester à la maison pendant leur séjour.
    Ça tombe bien, mon chéri n’étant pas là, cela me fera de la compagnie.
    On se retrouve tous les trois à une terrasse pour profiter du beau temps.
    Nos verres finis, direction l’appartement.
    Il nous dit qu’il prend la voiture pour la garer dans un parking, il en a pour dix minutes…
    Élise et moi continuons  le chemin à pied.

    A la maison, elle et moi papotons, au bout d’une heure je lui demande :
    - Mais il est où ?
    - Ben, c’est ce que je t’ai dit, il est avec sa maitresse.
    - Hein ! Mais je pensais que c’était une blague ! Tu me l’as dit comme si de rien n’était.
    - Tu n’as pas vu qu’il était collé à son téléphone.
    - Si mais sans plus.

     D’un coup, toutes ses confidences depuis un an me sont revenues en tête, j’ai réalisé qu’il y avait un vrai problème dans leur couple.
    Cette fille si douce était en souffrance.
    Intérieurement, je me suis demandée si je devais continuer ou pas cette discussion.
    Ce n’est pas facile de se mêler de la vie des autres.

    Et puis mince, je me lance… que dis-je j’attaque !
    -Élise, tu la vis comment cette situation ?
    -Mal, très mal, il me fait souffrir.
    -Désolée, c’est vrai qu’avec le recul je ne t’ai jamais écouté mais tu en parles avec tellement de détachement que je pensais qu’au final c’était le mode de fonctionnement de votre couple.
    Je ne l’ai jamais vu pleurer, crier… Aucuns signes de détresse.
    -Elise, tu parles sans ressentis. T’as plus d’affecte quand tu parles de ton couple.

    C’est là qu’elle me raconte ses un an et demi de souffrance, elle a eu droit à tous les délires malsains d’un connard ou d’un pervers narcissique.
    Elle a parlé pendant trois heures.
    Trois heures d’horreur. 

     Elle termine, je  lui demande :
    - Il te frappe ? (je peux vous dire que ce n’est vraiment pas facile de poser cette question)
    - Non, juste des claques mais parce que je m’énerve et lui tiens fort le bras pour qu’il arrête de me descendre.
    - Donc il te frappe.
    - Non, non…

    Son regard fuyant me fait comprendre qu’il faut que j’arrête là.
    Nous sommes parties dormir.
    Ce soir là, il est rentré à trois heures du matin.

    Le lendemain, je me force à lui parler et même à le regarder dans les yeux.
    La journée se passe, eux ensemble à faire leur vie et moi chez moi. 

    Le soir arrive, ils décident de faire à manger, faut savoir que je ne leur ai quasiment pas adressé la parole de la journée, j’avais envie de lui cracher dessus.
    Je prétexte une journée fatigante et pars me coucher vers 21 heures.
    Je me cale dans mon lit, la petite fait dodo dans le sien, je surfe sur le net.

    D’un coup, j’entends une dispute éclater :
    Des cris,
    Une claque !
    Une autre !
    Je bondis de mon lit,
    Une troisième !
    Je suis dans la cuisine
    - Elle m’a frappé !
    - Oui mais c’est elle qui a les joues rouges.
    - Oui mais elle…
    - Toi, tu sors de chez moi et toi, tu restes ici.

    Il prend la direction de la porte, regarde si Élise le suit, je lui interdis de bouger de sa place, il retourne la voir, colle sa tête à la sienne et lui hurle : « TU VIENS MAINTENANT SINON TU NE ME REVERRAS PLUS JAMAIS !!! »

    Je lui faisais un signe négatif de la main.
    - Je te vois !

    J’ai flippé, ma fille qui dormait à coté, je sors mon téléphone et ouvre grand la porte d’entrée pour appeler au secours les voisins au cas où.

    Il lui hurle encore dessus, elle était rouge de tout, de honte, de peur, de douleur, lui redemande de la suivre, elle dit non de la tête.
    Dans un élan, il lui fout une baffe d’une extrême violence.

    Self-control, je pense à la petite, j’ai peur que ça dégénère.
    Prête à tout pour nous défendre, tous les ustensiles de la cuisine me passèrent dans la tête, couteaux, poêles…

    Il sort.
    Nous insulte, vocifère, rentre dans un délire dégoutant : « vous faites ça pour être tranquilles et vous bouffer la chatte ».
    Je ferme la porte à double tour.
    Soupir de soulagement.
    Il sonne à l’interphone, l’appelle dix fois de suite, il a oublié son chargeur, je lui jette par la fenêtre.
    C’est le silence, je ferme les yeux, la petite dort, le calme est revenu.
    Je suis vide et horrifiée.

    On s’installe dans la cuisine, je lui demande de tout me dire. De ne plus se cacher.
    C’était pire que la veille.
    Je lui propose de rester chez moi, de ne plus le contacter et surtout de ne pas le faire renter dans ma maison sinon elle repartait avec lui.

    Pendant quatre jours, elle s’est confiée à moi…
    De mon coté, je l’écoutais, la conseillais et surtout lui disais qu’il fallait qu’elle retourne ses chez parents histoire de se reconstruire.

    La veille de son départ pour sa ville natale, je voulais lui donner mes derniers conseils pour être sûre qu’elle ne retourne pas avec lui.
    Je voulais une conclusion qui marque, qui choque.
    Pourquoi ne pas lui dire la vérité, ça me coute parce que c’est mon secret à moi, je n’aime pas trop en parler.

    Et puis zut, je me suis confiée à mon tour.
    - Tu sais Élise, quand j’avais cinq ans ma tante est morte assassinée.
    Elle voulait quitter son mari parce qu’il l’a maltraité.
    En représailles,  il a payé quelqu’un pour la faire tuer, cette personne l’a battu à mort, elle se trouvait dans son restaurant.

    En sortant du lycée, sa fille lui a rendu visite, Elle a voulu la défendre, il l’a battu à mort aussi.
    Il a allumé le gaz pour les finir.

     

     

    Au premier coup, il faut partir.
    Au deuxième, braver la honte et se confier.
    Au troisième, penser à la fin de mon histoire.

     

     

    La gifle

     


    4 commentaires