• Un soir à la maison, il fait une douce chaleur d'été indien. La vaisselle est faite, nous avons réussi à payer les impôts. Et depuis l'arrivée du chérubin, la vie est belle voire parfaite, rien ne laisse présager ce qui va suivre :


    Une belle dispute post partum.
    Le truc qui vient sans prévenir, qui rentre de partout …
    Partum comme Patatra.

     

    - Quoi ?
    - Quoi, quoi ?
    - Tu te fous de moi ?
    - Non, c’est toi qui me dis « quoi » alors je te demande « quoi ? ».
    - T’as vu comment tu me regardes ?
    - Ben, je te regarde normalement.
    - Ah ouais, genre c’est moi qui délire…
    - Attends, j’ai rien fait.
    - Justement, c’est bien ça le problème, tu ne fous rien !
    - hein ! Mais je passe mon temps à t’aider.
    - A m’aider ? C’est une blague ! Tu crois que c’est mon job de garder la maison propre, de faire la vaisselle. Tu n’as pas à dire « aider » puisque tu as à faire le ménage au même titre que moi.
    - T’es chiante !
    - En plus !
    - Oui, t’es chiante, casse bonbons !
    - Non mais j’hallucine déjà tu viens et tu me regardes comme « ça », genre il y a un truc qui va pas, après tu fais celui qui n’a rien fait, en plus tu ne fous rien à la maison et pour finir tu me traites d’emmerdeuse. Mais en fait, t’es comme ton père…
    - Laisse mon père où il est, ce n’est pas le propos.
    - T’as qu’à le défendre en plus ! T’es comme lui : de mauvaise fois et si t’es pas content, je m’en tape, gros naze !
    - Mais arrête, je t’aide…
    - Dis pas « je t’aide », c’est pas mon job !
    - Tu sais quoi, finalement je comprends que ton père ait quitté ta mère et là moi aussi, je me rends compte que tu es comme elle.

    Bon, ça finit par des phrases du genre : « Toute façon, je vais dormir dans la chambre d’amis avec mon  bébé parce qu’il est à moi. Au moins lui, il n’a pas ta gueule de con ». « Ben c’est ça casse-toi comme ça je n’aurai pas l’impression de dormir avec ta mère, cette truie. »…

     

    C’est bien ce que je disais, Partum comme Patatra.

     

    Alors un petit conseil mes cocos, en cas de disputes post partum dans votre foyer, fumez un joint le soir en rentrant ou buvez un petit verre cul-sec. Pour les sportifs, inscrivez-vous à des cours de Krav-Maga ou chaussez vos plus belles baskets et allez faire un tour avec quelques distances de sprint. Pour les autres, imaginez votre collègue Francis, celui qui pue des pieds même avec ses chaussures,  faire caca. Sinon, vous pouvez aussi vous calmer avec un Candy Crush comme font certaines personnes et si vous sentez qu’une envie subite d’engueulade vous monte au nez, au lieu de chercher votre conjoint, envoyez une demande groupée de vie à ce jeu débile, vous savez pertinemment que cela va gaver au moins un de vos amis qui après va mettre un écriteau sur son profil genre « merci de ne plus m’inviter à ce jeu, j’en ai marre et je vais vous virer de ma liste d’amis » et là, consécration : vous allez avoir apparaitre cet écriteau sur votre fil d’actualité et d’un coup net, c’est le soulagement et votre envie de chercher quelqu’un va disparaître parce que vous l’aurez trouvé.

     

    La venue d’un petit être et tout ce que cela engendre comme la fatigue, le stress et pression, la baisse du budget, manque de temps nous amène souvent à ne plus supporter l’autre. Même le sel peut-être une source de conflit : mal demandé, mal donné et hop, la cuisine se transforme en un champ de bataille digne d’un péplum.

     

    C’est un mauvais moment à passer, ne remettez pas en cause tout ce vous avez construit ensemble et surtout évitez les phrases assassines que vous regretterez une fois le nuage passait. De mon côté, pour faire passer la pression, je me suis achetée un jeu de fléchettes. J’en fais une heure tous les soirs avec comme cible ma responsable ou d’autres personnes que j’affectionne grandement.

     

    Les disputes Post Partum

     

     


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  • Il est 16 heures, le temps d’aller chercher la grande.
    Le petit a été tranquille toute la journée, j’ai pu bosser malgré la fatigue.
    Il est 18 heures, nous sommes de retour à la maison. C’est le coup de speed, Emma veut son repas, le bébé aussi.
    Ok, j’optimise et je fais tout en même temps. Je donne le biberon d’une main et de l’autre je fais à manger à Emma.
    Il est 18 h 45, coup feu fini, je me pose.
    En fait non, je ne peux pas.
    Petit prince chiale.
    J’écris chiale et non pleure parce qu’à partir de maintenant avec la fatigue de la nuit, du jour, le manque de temps pour moi, le coup de speed, le stress du travail… je ne l’entends pas pleurer mais chialer.
    Et cela va durer pendant quatre heures.
    Quatre heures où je sature, où mon mal de dos prend le dessus.
    Quatre heures où j’ai envie de l’enfermer dans sa chambre et moi dans la cave, les mains sur mes oreilles.
    Quatre heures où je me sens comme une incapable, une mauvaise mère qui n’a qu’une seule envie : me barrer, courir, voir mes amis comme une célibataire insouciante, finir en boite, rentrer au petit matin…
    Mais je ne peux pas et lui qui : « Ouin Ouin Ouuuin !!!!! Ouin Ouin Ouuuin !!!!! »
    - Arrête s’il te plait.
    - Qu’est-ce que tu veux.
    - Tu as encore faim.
    - Tu as mal au ventre.
    - Tu veux que je te berce dans mes bras, viens.
    - Tu veux que je te change.
    - Tu veux être dans le transat.
    - Tu reveux le bain.
    - Arrête s’il te plait.
    - Mais lâche-moi.
    - J’en peux plus.
    - Arrête mon cœur, maman est fatiguée, elle ne veut plus t’entendre…

    Puis c’est le calme plat, bébé dort paisiblement.

     
    Pleurs du soir ou angoisse de la nuit du nourrisson

    Cela survient à partir du premier mois, le nourrisson si habituellement calme se met à avoir de grosses crises de larmes au moment du coucher, allant d’une dizaine de minutes à plusieurs heures (à la maison, le coup d’envoi est lancé à partir de 19 heures et prend fin vers 23 heures).
    Ces cris de « colère » permettent au bébé d’évacuer toutes les tensions emmagasinées pendant sa journée, mais il faut aussi savoir que son système d’éveil est si intense tout au long de la journée qu’au moment du coucher celui-ci s’emporte et que notre petit cœur a du mal à arrêter la machine.

    Comment faire pour calmer les pleurs de bébés ?

    Il y a plusieurs solutions, c’est aux parents de trouver la plus efficace, de ne pas le laisser seul et encore moins lui donner un sédatif (je précise quand au cas où…)

    -Installer bébé à plat ventre sur l’avant-bras tout en le berçant, lui parler doucement avec des petites caresses.
    - Lui donner son bain afin de l’apaiser et de le préparer au sommeil.
    - Le porter en écharpe peut lui rappeler sa vie utérine.
    - Appeler tes ex-belles-sœurs pour leur dire ce que tu penses d'elles, aucun rapport mais ça soulage.
    - le coucher sur le dos en lui croisant les bras sur sa poitrine avec des paroles douces.
    - Placer prés de lui un t-shirt avec notre odeur.
    - La tétine peut aussi le rassurer.
    - Le bercer dans le transat.
    - Mettre de la musique douce.
    - Faire des pompes, aucun rapport aussi mais pareil, ça soulage

    Je peux vous dire qu’en quatre heures, j’ai eu le temps de toutes les faire et toutes fonctionnent. Je pense surtout que le plus important est de prendre le temps de connaitre le rythme de son nourrisson.

    Au début, je pétais un câble, faisais des crises silencieuses d’agacement où mon visage se déformait totalement, je passais en trois secondes de la tête de Blanche Neige à celle de Godzilla, j’avais envie sincèrement de tout envoyer valser, le chéri, les gosses, la vaisselle, allez hop l’Ipad aussi… par la fenêtre.
    Waouh, non, je rigole, jamais je ne ferai ça à mon Ipad, quoi que l’idée m’ait traversé l’esprit.

    Je me suis mise donc à philosopher sur la situation en partant du principe que cela allait durer quatre heures, qu’au lieu de me prendre la tête et celle de toute la maison, j’allais plus tôt accompagner bébé dans son angoisse. Ce n’est pas facile mais c’est mieux que d’en arriver à des extrêmes, au final et avec le temps, cela devient une habitude donc je ne me formalise plus.    

     

    L'angoisse de la nuit chez le nourrisson

     


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  • Ce jour là, comme chaque jour de la semaine, je vais chercher ma fille à la crèche.
    Il a plu toute la journée mais au moment de sortir, il fait beau.
    C’est l’heure, allez « hop hop hop » me voici devant l’arrêt du bus avec la poussette où dort paisiblement le petit dernier de trois semaines.
    Il fait toujours beau et chaud.
    J’arrive à la crèche, je discute un peu avec les assistantes maternelles.
    En deux minutes, le ciel s’assombrit, le tonnerre gronde et les éclairs m’inquiètent.
    Faut que je parte vite, pour rentrer à la maison, j’ai une marche de cinq minutes, un trajet en bus de quinze et encore une marche de cinq.
    Il commence à pleuvoir, les gens, me voyant avec une poussette et une petite fille de deux ans, me font de la place sous l’abri bus.
    Ça va, ce n’est pas la fin du monde, de toute façon les averses ici, ne durent pas trop longtemps, quinze minutes tout au plus.
    Ça y est, nous sommes tous les trois dans le bus, je suis quand même soulagée…
    Au fur et à mesure des arrêts, les gens montent, trempés de la tête au pied.
    La pluie ne s’arrête pas.
    « Ploc, Ploc !!! plocplocploc !!! » Maintenant, c’est la grêle.
    Je palis, je souris à ma petite poupée qui se cache sous sa capuche :
    - Pleut maman, pleut.
    - Oui ma poupée, ce n’est rien.

    La grêle s’arrête mais pas l’averse.
    Il va me rester cinq minutes de marche, je vais faire comment ?
    Ce n’est pas grave, j’attendrai sous l’abri bus.
    Le bus marque mon arrêt, la porte s’ouvre et là c’est une vision d’horreur, en moins de vingt minutes, toutes les rues sont inondées.
    En voyant toute cette eau, j’ai un mouvement de recul et dis à haute voix : « mon dieu ! Je ne peux même pas sortir ».
    Un jeune de quinze ans prend spontanément la poussette, la porte à bout de bras, moi j’empoigne la petite et nous filons sous l’abri.
    Merci gamin, tu m’as réveillée.
    Bon, je fais quoi !!!!
    Bordel !!! Oui, je fais quoi maintenant avec une petite de deux ans et un bébé de vingt-cinq jours !
    A droite, à gauche… il y a de l’eau de partout !!!
    J’ai envie de hurler !
    D’arrêter le temps !
    De péter la gueule au soleil !
    De lui dire tout ce que je pense à cette foutue pluie !!!
    Prête à en découdre avec les deux, je suis paniquée et désespérément seule avec mes deux enfants.
    Sous l’abri bus, un type me dit : « faites attention, il y a trop d’eau, les voitures même à cinq à l’heure font des vagues comme ça », il lève le bras à la hauteur de la poussette.
    Self control, je me remets en tête ce qui nous reste à parcourir, je regarde la petite et lui dis que nous allons traverser la rue parce qu’on ne peut pas faire autrement.
    Je prends la gamine, la soulève, la passe de l’autre coté de la rue et la mets dans un lieu sec : « tu ne bouges pas ma puce, regarde maman va chercher ton petit frère là-bas, tu es gentille, surtout ne bouge pas ». Je récupère la poussette-cosy, et ramène le petit roi près de sa sœur.
    Sa sœur est calme, elle me regarde, a confiance, je me rappellerai toute ma vie de son visage à ce moment là… la pluie qui ne s’arrête pas, cette eau qui monte et elle, au milieu d’un ilot.

    Je me dis que je suis folle, que j’aurai pu faire différemment mais je ne peux pas. J’ai déjà de l’eau jusqu’au cheville.
    Il ne me reste plus qu’à passer un chemin d’une cinquantaine de mètre.
    Ça me rassure, nous sommes presque arrivés, en plus ce  chemin est quasiment au sec, juste l’averse et les éclairs nous accompagnent.
    - On court ma poupée ?
    - Oui, court maman mais là. La coquine en profite pour courir dans les grosses flaques.
    - Oui ma chérie, tu peux.

    Mais c’est au bout du chemin que j’ai arrêté de réfléchir.
    L’eau est montée d’un coup.
    J’en ai jusqu’au mollet et la petite au niveau des genoux.
    Je regarde partout pour trouver une échappatoire, il n’y en a pas.
    Je flippe, je suis une folle ! Qu’est-ce que je fous là, au milieu de toute cette eau avec les petits.
    Il n’y a pas de courant, ça me calme un peu.
    La porte de notre maison est en face, à quatre mètres mais il faut encore traverser une rue et bloquer les voitures qui passent à double sens.
    La petite se met à pleurer.
    - Pleure pas ma poupée, regarde la porte, nous sommes arrivés, regarde, je t’aime ma chérie…
    Je ne pouvais qu’avancer, bien tenir mes deux enfants dans chaque main, ne rien lâcher et franchir cette rivière.
    Un type avec une grosse voiture, voulant passer par le petit chemin, me bloque le passage et me demande de le contourner, je lui hurle dessus un peu comme la pub Perrier de Jean-Paul Goude (voir ici), il revient à la raison et fait une marche arrière.
    Je traverse, j’ouvre la porte de la cour.
    Je souffle, je regarde mes enfants.

    Je me suis remise à réfléchir que deux heures plus tard.
    C’est aussi le moment où ma fille raconté sa vision des choses :
    - Plouf maman, plouf, l’eau. Tout en mimant ce qu’elle avait fait.

    Ce matin, il fait beau.
    Je regarde par la fenêtre, l’eau a disparu comme si de rien n’était.
    Je regarde cette bouche d’égout qui m’a hantée toute la nuit : « Et si… »
    L’horreur
    Je ferme les yeux
    Je secoue la tête
    Faut plus y penser
    Faut que je passe à autre chose

    Je n’y arrive pas

     

    En vingt minutes, ma vie est passée du soleil au cauchemar (I put a spell on you)

     


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