• Connard

    Ce texte fait partie d'une série qui a pour thème "mon reflet dans le miroir ". J'y vais un peu fort pour le premier texte, j'ai pas fait exprès. C'est une inspiration sur la vie des gens et de leur image. Prochainement il y aura " La fille à la vie simple " et " j'ai mangé une pomme ".

     

    Je sors de la douche, j'ai une serviette autour de la taille. Je regarde mon reflet dans le miroir de la salle de bain. Je me rase en me disant que je suis un sacré bel homme et qu’en plus je me fais de couilles en or sur le dos des gens. Je ne vous dirai pas mon métier, je suis persona non grata depuis 2008.
    Une bombe sexuelle qui n’est pas ma femme, dort dans le lit. Juste le temps de boire mon café, un coup d'oeil sur ma montre et je sors de l’hôtel.

     

    Je me commande une bavette comme chaque midi et c’est encore cette pauvre cruche qui me sert. Elle a de jolis seins. À voir, peut-être avec un sac sur la tête. Avec mes collègues, on aime parler fort de notre réussite, on veut que tout le monde nous entende. On rit fort aussi mais ça c’est juste pour faire chier et j’adore ça. Ma vie est plus importante que la votre et je veux que ça se sache. Je vous l’ai dit, je suis beau et riche.
    Il y a un truc que je ne sais pas faire, c’est de laisser un pourboire.

     

    Tiens, il y a une entreprise qui se casse la gueule. Je vends tout de suite. Je n’attends pas, de toute façon j’ai besoin de ce fric, ma femme veut une plus grande maison pour les vacances et comme j’hésite encore entre Cannes et Les hauteurs de Nice. Attendez ? Il y a quelque chose qui cloche ? Ce que je fais vous dérange, faites comme moi prenez une trace de coke. Vous comprendrez alors qu’il est plus intéressant d’avoir ma vie que la votre.

     

    Dans le taxi, je demande au type de m’emmener à l’aéroport. Mon fils va être diplômé d’une école hors de prix, le genre d’école où seul ton pédigrée compte pour l’intégrer. Et je ne veux pas un instant louper le serrage de pinces de tout le gratin mondial. Une bise  et une photo avec mon fils et je rentre aussitôt avec cinq contrats dans la poche. Dans ces moments là, je regrette de ne pas avoir eu plus de gamins. Mise plus importante, gain plus important.

     

    Le soir tombe, je suis dans mon bureau. Il y a mon reflet sur la fenêtre et du haut de ma tour, je suis le roi du monde et vous, je vous méprise. Vous travaillez tous pour moi sans vous en rendre compte. Le matin, vous vous levez pour bosser, payer vos factures, vos courses, vos impôts et le pognon qui vous reste il est à moi, dans mon compte en banque et non dans le votre. Chaque fin moi, vous vous demandez : « mais il est où mon fric ». Ça me fait rire.

     

    Je rentre chez moi, ma femme m’attend devant la porte et me dit qu’elle me quitte. Je lui réponds qu’elle n’aura pas un sou de moi. « Je préfère être maigre et pauvre que de vivre avec toi » me balance-t-elle. Elle se baisse, prend sa valise et part.
    Je suis seul, j’appelle mes amis mais personne ne répond, j’appelle mon frère qui ne répond pas lui aussi. J’appelle un collègue : « Tu veux que je passe chez toi, j’ai de la coke ».

     

    Je l’attends, je suis devant le miroir de l’entrée. Je regarde mon reflet, souris et me dis que je suis un sacré connard. Savez-vous que j’ai plus de droit sur votre propre existence et celle de toute votre famille que vous-même ?
    Il n’y a pas de moral dans l’histoire de ma vie et il n’y en aura jamais.  De toute façon vous rêvez tous soit d’avoir ma vie soit que je crève. Et c’est ce que j’aime. À Moins que la terre se mette à tourner de l’autre coté, je serai toujours devant vous.

     

     

    Connard

     

     

     

     

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