• Une nouvelle « religion » vient de rentrer dans la liste des mouvements estimés comme sectaires.
    Cette secte nommée communément « Le Bescherellisme ».
    Qu’est-ce que c’est exactement ?
    Pas facile pour moi puisque des fautes d’orthographe j’en fais des grosses comme des toutes petites.


    Et puis j’ai lu un fait divers dans le Gorafi :

    Hier, un homme a été tué par sa compagne.Histoire plus que particulière puisque, Nadège, sa compagne diplômée en lettre aurait battu à mort son conjoint, Bruno, avec un nain de jardin.

    La raison en est simple, elle en avait assez de le reprendre sur ses fautes de français. Sans remords, celle-ci explique lors de sa garde à vue qu’en sortant de la maison Bruno lui aurai dit « Je vais au coiffeur dans la voiture à ma mère » et ce fut la phrase de trop : « Ce n’est quand même pas compliqué d’utiliser un génitif complément de nom exprimant la possession ».

    Lire l'article complet du Gorafi ICI 

     

    Je me suis dit : « il faut que j’en sache plus sur ce mouvement »
    Il fallait infiltrer ce groupe. Pour cela, je me suis mise en condition, pendant trois mois. J’ai lu comme une bible, le Bescherelle et pour compagnon de vie, j’avais un Bled.
    Plus je m’enfermais dans mes lectures et mes exercices, plus les nuls en orthographe me dégoutaient…
    Heureusement que le grand chef dixit mon cerveau me rappelait que c’était pour le taff et que je n’avais rien à voir avec les bescherelliens.
    C’était dur à vivre puisque je me coupais un peu plus du monde mais bon comme le vieux de la vieille, j’avais pas mal roulé ma bosse et des enquêtes sous couverture ça me connaissait.



    Chaque semaine, j’avais un rendez-vous avec Le Cerveau pour savoir si j’étais prête.
    Après trois mois de dictées intensives, ce fut bon pour moi.

    J’ai commencé à discuter avec eux sur le net, vous savez ceux qui traquent la faute sur facebook. Petit à petit, ils m’ont prise pour l’une des leurs.
    Jusqu’au jour où je reçu ce message : « Nous nous réunissons chaque semaine au Temple, pour prier notre Grand Dieu Bescherelle, tu viens avec nous ? ».

    Deux jours plus tard, me voila dans une salle toute petite et sombre.
    Croyez-moi si vous le voulez, mais j’avais peur… Ils me faisaient tous flipper, Ils avaient tous un Bescherelle ouvert sur la tête, des stylos rouges étaient disposaient comme des cierges un peu partout dans la salle, dans le fond, il y avait une femme avec un stylo quatre couleurs dans le cul qui recopiait avec une craie la même phrase sur un tableau noir.
    L’homme près de moi me dit : « on l’a surprise en train de fauter sur facebook ».

     

    D’un coup, sorti de nulle part, ma maitresse de CP, Madame Fionduc.
    - Ah mais il y a une nouvelle.
    - Bonjour
    - Il me semble vous connaitre ?
    - Oui, je suis Brioche.

    - Contente de voir que tu es enfin rentrée dans le troupeau. Mes coups de règles ont eu raison de toi. Il en a fallut du temps. Installe-toi avec les autres, nous allons commencer.

    Tous levèrent les mains vers le grand livre et psalmodièrent pendant une heure, jusqu’à rentrer en transe.

    « La faute c’est tabou, on en viendra tous à bout »

    J’hallucinais totalement, certains ont commencé à se rouler par terre tout en récitant l’alphabet, d’autres se mirent à rire les yeux exorbités en criant « on amène la vache au taureau et on va chez le coiffeur ».
    Madame Fionduc avec son air sadique que je connaissais bien, Arrêta d’un geste tout le monde.
    Silence de mort à vous glacer le sang...
     Elle se dirigea vers la pauvre femme punie et lui assena des coups de règle sur les doigts.
    « Pardon ! Pardon ! Je ne recommencerai plus ! Pardonnez-moi ! Je vous en supplie ! »
    Les adeptes se mirent à crier d’une seule voix : « Bonnet d’âne ! Bonnet d’âne ! »
    Deux personnes arrivèrent tenant en laisse un monstre horrible, il avait des dents énormes.
    La foule devint hystérique : En fait, Bonnet D’Âne était cet affreux monstre.
    Et là, s’en suit une orgie d’horreur. 

      

    Je ne peux pas vous raconter la suite, ce n’est pas possible, je choquerai trop de monde.
    Moi, je me suis enfuie. J’ai ouvert la porte et j’ai couru, couru jusqu’à l’épuisement.
    Impossible de me calmer, j’ai erré dans ma ville toute la nuit.
    Je suis rentrée chez moi, au petit matin.
    Ma fille regarda son père et lui dit : « Oh ! Papa, regarde maman elle a les cheveux tout  blanc ».

    Depuis, j’ai peur de faire des fautes d’orthographe sur facebook, je sais de quoi « ils » sont capables.
    Quand je raconte cette histoire, je vois bien que personne ne me croit.
    Même mon cerveau qui était avec moi ce jour là me traite de folle, il a complètement enfoui cet atroce souvenir au plus profond de lui-même.

     

    La dictature du bescherelle.

     


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  • Quinze ans que tu attends ça,
    Quinze ans que tu veux être libre, sortir de ce trou à rat.
    Pour survivre, tu travailles tous les soirs en faisant la plonge dans un restaurant, tu n’as pas de contrat.
    Ta  vie a commencé dans un lieu sordide, tu n’as jamais vraiment eu de chance mais ce n’est pas de ta faute, c’est la faute du hasard.
    Ta famille était pauvre, de génération en génération vous n’avez pas eu la possibilité de vous sortir de là.
    Vos repas étaient simples, vous mangiez ce que vous pouviez, au jour le jour.
    L’eau aussi manquait, le manque d’argent ne vous permettait pas de pourvoir vous laver tous les jours.
    Chaque jour tu en voulais un peu plus au monde.
    Un jour, tu as décidé de t’en sortir en épousant quelqu’un, peu importe les sentiments et les mensonges.
    De toute façon, la vie a été vache avec toi pour ne pas l’être aussi.

    Ta vie a commencé dans les beaux quartiers, les belles banlieues où l’herbe est verte.
    Ton seul souci était d’avoir les plus belles fringues pour aller à l’école, le dernier téléphone…
    Il t’arrivait de faire des caprices parce que tu voulais que ta mère t’emmène au lycée avec la Mercedes et non avec l’Audi.
    Ton espace vital est plus important que la moitié des gens sur terre tout comme ton argent de poche. Pour tes dix-huit ans, tes parents t’ont acheté un appartement en plein centre de paris. Tu y fais des super teufs, c’est la femme de ménage qui nettoie le lendemain.
    Tu as toujours cru au conte de fée, chérir, aimer, épouser quelqu’un était ta quête. 

     

    Aujourd’hui Justine et Mamadou vont s’unir pour la vie.
    L’un avec ses ambitions d’une vie meilleure.
    L’autre avec ses rêves de conte de fée. 

    - Justine, fais attention avec ce genre de personnage. Ils sont perfides, manipulateurs, regardent où ils vivent, ça en dit long sur ce qu’ils sont. N’oublie pas que tu es blanche, ils ne te considéreront jamais.
    - T’inquiète pas maman, je sais ce que je fais.

     - Mamadou, tu es sûr de ce que tu fais. Regarde, ils ne sont pas du même monde que toi. Cette différence se fera ressentir un jour ou l’autre. N’oublie pas que  tu es noir, ils ne te respecteront jamais.
    - Rassure-toi maman, je sais ce que je fais.

     Cinq ans plus tard
    -Allo, maman, les papiers du divorce sont sur ma table. Je ne n’ai rien vu venir, j’ai pourtant tout fait, gâté sa famille, pallié ses manques du passé, j’ai tout mis à nos deux noms, l’appartement, le compte bancaire mais il en fallait toujours plus.
    J’ai passé des nuits entières à l’attendre sans rien dire et à sentir au petit matin, le parfum de quelqu’un d’autre sur son corps. J’ai travaillé deux fois plus pour lui payer ses moindres caprices, je m’occupais de nos deux enfants pour soulager ses fatigues injustifiées.
    J’ai pansé ses blessures sans relâche dès que j’écoutais son passé : « la vie ne m’a pas fait de cadeau », « la vie est injuste, toi tu as tout eu et moi rien »... 

     

    Justine a quitté Mamadou.
    Elle avait tout calculé depuis quinze ans.
    Elle l’avait dit juste avant : elle savait ce qu’elle faisait.
    Elle s’était vengée du hasard.
    Elle vit maintenant dans l’un des plus beaux quartiers de Paris.
    Elle mange à sa faim et prend sa douche tous les matins.

    Et oui c’était tellement plus simple d’imaginer Mamadou comme le méchant manipulateur et Justine, la petite fille qui croyait encore aux contes de fées.
    A aucun moment dans le texte il est écrit qui est qui, vous aviez juste deux prénoms et une histoire.

    Images mentales ancrées, préjugés, stéréotypes...

     
    Étymologie  de stéréotype :
    Stereos : ferme, dur, solide
    Tupos : empreinte, marque

    Définition :
    Il y a plusieurs sens, je vous propose celui de la psychologie sociale, qui est à mon avis, celui qui nous concerne le plus.
    En psychologie sociale, un stéréotype est une représentation caricaturale figée, une idée reçue, une opinion toute faite acceptée et véhiculée sans réflexion, concernant un groupe humain ou une classe sociale.
    Les stéréotypes sont des représentations sociales standardisées qui catégorisent de manière rigide et persistance tel ou tel groupe humain. En proposant une grille de lecture simplificatrice, basée sur des aprioris, ils déforment et appauvrissent la réalité sociale. Le but est de rationaliser la conduite à tenir vis-à-vis du groupe en question. Ce mode de raisonnement permet d'éviter de tenir un discours argumenté et de critiquer ceux que l'on ne connaît pas.

     

    Point de mire... Et stéréotypes

     

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  • J’ai pour habitude de mettre en ligne dans un premier temps mes textes sur mon profil et ma page facebook. Une façon de tâter le terrain et de faire des modifications, si besoin.

    Donc aujourd’hui, je vais vous faire part d’une critique faite sur ma page, qui à toute son importance.

    « Je n'ai pas beaucoup cherché, c'est le 2ème lien que j'ai lu, mais ça reprend en gros ce que j'aurai dis après la lecture de ton texte, le fait que ce ne soit pas juste des variations de l'humeur, mais des variations d'humeur "à l'excès", qui amène les personnes atteintes de cette maladie à revenir régulièrement en psychiatrie car c'est une maladie handicapante, pour la vie sociale, professionnelle, familiale...c'est une psychose. Je ne pense pas que ça puisse être une maladie "à la mode", les personnes qui en souffrent aimeraient comme ils disent souvent "avoir une vie normale", et ne le crie pas sur les toits. Mais je suis de ton avis plus généralement sur toutes les patho psy, qui deviennent à la mode dans le sens où le nom des maladies deviennent pour les gens des traits de caractères, au point où quelqu'un de lunatique, ce qui est souvent désagréable, va résumer en disant qu'il est bipolaire, ça passe mieux, c'est plus de sa faute!
    (Je m'emballe, on pourrait rester des heures au téléphone sur ce sujet!)

    Éléonore

    Le lien en question : Trouble bipolaire

    Je tiens à préciser que dans ce billet, je parle du terme et de sa "success stories" non de la maladie.

    °°°

    Ma voisine est une femme très sympa avec qui je peux rigoler, discuter.
    Je la trouve malgré tout bizarre par moment, elle me saute dessus pour me faire la causette et à d’autre moment, elle se cache quand elle me voit, rentre vite chez elle, voire pire, elle feigne de ne pas m’entendre quand je lui dis bonjour.
    Laurent, son mari m’a appris un jour qu’elle était maniaco-dépressive.

    Virginie mon amie de lycée sort avec Adrien. Tout se passe entre eux.Enfin non, puisqu’ils ont rompu la semaine dernière… en même temps comme tous les trois mois.
    Mais je pense que cette fois-ci c’est pour de bon.
    Lors d’une soirée entre filles, Virginie nous a avoué qu’il était cyclothymique style « Jean qui rit, Jean qui pleure ».

    Et puis il y a mon pote Vincent et sa femme Lise.
    Un couple atypique et aware.
    En soirée et uniquement en soirée,
    Vincent est du style a commencé par un verre et finit carrément par boire le seau.
    Alcoolisé, il a une espèce de toute puissance qui le rend incontrôlable, marrant aussi mais pour le suivre il faut aussi boire le seau sinon, ce n’est pas possible.
    Lise, elle est plus dans la fumette de cigarettes rigolotes.
    Le problème est qu’au bout de trois, une espèce de paranoïa l’envahit et elle devient limite agressive.

    Ces quatre personnes  ont un point commun : Elles sont Bipolaires.
    Et oui, un trouble de l’humeur.

    Alors pourquoi ce que l’on appelait avant une chieuse, un emmerdeur, un alcoolique et une droguée (attention ces termes sont purement une caricature et non une critique négative) sont devenus un jour des personnes bipolaires ?

    Ce terme existe depuis les années 1990 et était utilisé qu’entre professionnels.Il faut aussi savoir, que le terme bipolaire attenue la connotation de « maladie » et permet de rendre ces différents troubles compatibles avec une vie sociale normale et de ne pas exclure les personnes atteintes par ses désordres psychologiques.

    De plus, ces troubles du comportement ont fusionné en un parce qu’il se traite aussi de la même façon.
    Effectivement, quelques soit la raison du trouble, le diagnostique reste le même.On distingue deux symptômes qui s’entrechoquent

    - La manie ou l’hypomanie : Sentiment de toute puissance et d’extrême intelligence, euphorie, hyper sociabilité….
    - La dépression : extrême tristesse, culpabilité…

    Mais derrière ce nouveau terme il y a aussi le lobby pharmaceutique.
    Il faut savoir que le « succès » de la bipolarité a commencé quand les formules chimiques des antidépresseurs sont tombées dans le domaine publique ainsi il fallait trouver de nouvelles cibles.
    Quoi de plus simple quand il suffit de simplement poser un diagnostique sur un patient sachant qu’il n’y a aucune possibilité de le vérifier par des tests sanguins, pas de bactéries ou autres…

    Cette version me renvoie inexorablement aux enfants diagnostiqués hyperactifs.
    Beaucoup de parents dans le monde se sont battus pour stopper cette mascarade.
    Certains enfants étaient exclus de leur école sous prétexte qu’ils ne prenaient pas leurs médicaments, d’autres se retrouvaient shootés parce que leurs parents n’en pouvaient plus de leur agitation.
    Au fil du temps nous nous sommes rendu compte que c’était juste un moyen d’enrichir les patrons des super labos et que de filer des médicaments au lieu des bonbecs à nos enfants ne servait à rien, il fallait juste attendre qu’ils s’assagissent d’eux-mêmes.

    Alors ma grande question est-ce que la bipolarité va réellement soigner tous les troubles cités en début de texte ?
    Pour une personne maniaco-dépressive, une personne cyclothymique je pense que oui mais pas une personne qui boit trop ou une personne qui fume trop d'herbe.
    J’ai peur que cela les conforte dans leur addiction et que celle-ci ne les marginalise avec le temps.

    Cela reste mon avis personnel.
    Et si demain un psy vous diagnostique bipolaire, faîtes vous violence et demandez plus de détails.
    Nous avons tous envie d’être un peu bipolaire.
    Moi, la première.
    Je m’explique : les stars alcooliques sont bipolaires, les génies sont aussi bipolaires sans parler des gens « fun » dans les séries populaires qui le sont aussi…
    En plus cela permet aussi d’expliquer en un mot quelques uns de nos sales défauts.
    Finalement ce terme nous associe en quelque sorte à des gens d’exceptions, cela nous donne de la force et une certaine forme de reconnaissance sociale.

    La vie d’une personne bipolaire ne se limite pas de le dire aux potes et de prendre des médicaments, il faut aussi faire un travail de construction ou de reconstruction.

    Encore une fois, cela reste mon avis sur la question, après mon bac en 1998, j’ai fait trois ans de psychologie,  j’ai étudié pas mal de pathologie mais pas celle-ci.
    Je m’interroge beaucoup sur cette nouvelle maladie et j’espère sincèrement que ma réserve ne soit pas fondée.

     

    Cliquez sur l'image pour avoir plus de précisions sur le trouble bipolaire :

    Etre bipolaire.

     

     


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  • La suite de « La gifle ».

    Dernièrement, je vous ai parlé d’Élise.
    Une amie qui vivait avec un monstre.

    Pendant quatre jours, elle m’a raconté sa vie avec lui et ce qu’il lui faisait subir.
    Je vous passe les détails mais aujourd’hui, je vais vous raconter deux histoires qui m’ont marqués.
    Entre comportement digne d’un porc et absurdité.

    Comportement d’un porc ou comment donner envie de vomir à ses potes.
    Son copain avait comme sale mœurs de chiquer  du tabac.
    Habitude que je trouve particulière et un peu crade. Le but est de mettre du tabac pure entre la lèvre supérieur et la gencive. De garder ce truc un certain temps et de le cracher.
    Cela me renvoie à l’image des westerns où l’on voit des cowboys vider leur bouche dans un crachoir et comme de par hasard, lors d’une bagarre un des types se retrouve la tête dedans.
    Beurk…
    Donc ce chiqueur sachant chiquer avait deux façons très princières d’extraire cette chique de sa bouche.


    La première était de la retirer en introduisant son index dans la bouche, la placer au bout de son doigt et avec une certaine habilité de la catapulter sur les murs de leur petit nid douillet.
    Oui, oui, rappelez-vous enfant, certains de vos amis faisaient la même chose avec des bouts de papiers  malaxés  avec leur salive et tapissaient fièrement les murs de leur classe.
    - Hey ! Regardez, trop fort.
    - Dimitri ! Carnet de correspondance !

    La deuxième habitude qu’avait ce type était de cracher sa mixtion dans les toilettes mais pas n’importe où sur tous les rebords de telle façon qu’à la fin de la journée, toute personne qui se rendait au petit coin avait l’impression que les cabinets étaient maculés de matières fécales.
    Le pauvre, il devait avoir un problème de strabisme sans le savoir.

     

    C’est bizarre mais ce mec me fait penser à Joe Dalton.
    Lors d’une petite escapade pour le week end, Elise et l’autre prennent la voiture pour faire un tour dans les environs de Montpellier. C’était en début de soirée.
    En chemin, il rencontre un auto-stoppeur qu’ils charrient avec eux.
    L’heure du repas arrive et nos trois nomades décident d’acheter de quoi faire un pique-nique en chemin.
    Ils déposent le jeune homme qui lui part avec son sac de course.
    La voiture redémarre et Elise décide de se faire un sandwich, par la même occasion la chose lui en demande un aussi.
    Lui en veut un avec du Kiri.
    - Je ne le trouve pas, le type a du partir avec sans faire exprès.
    - Je veux mon Kiri !
    - Oui mais j’ai cherché partout et je ne le trouve pas, prends autre chose.
    - Je veux mon Kiri !
    - Il me faut mon Kiri !!!
    - Tu sais que j’ai besoin de mon Kiri !!!
    Il lui hurle dessus  des phrases toutes aussi absurdes les unes que les autres avec pour point final « mon Kiri ».
    La situation est si absurde que la pauvre se met à rire.
    En même temps qui n’aurait pas pris un fou rire et ironisé la situation.
    Une image me traverse l’esprit : celle de Joe Dalton péter un plomb.

    Bon, ben le résultat est  qu’elle s’est prise des baffes, s’est fait tirer les cheveux et pour finir en beauté, il l’a sortie de la voiture tout en lui balançant clémentines et autres provisions à la figure.
    Et voila notre douce Élise abandonnée au milieu de nulle part sans téléphone portable pour une histoire de Kiri.
    Au bout de trente minutes, il est revenu la chercher… Je n’ose imaginer son attente et sa peur.

    Pensée personnelle : mais je vais te le foutre où je pense ton Kiri !!!

     

    Ces deux histoires m’ont marqué parce qu’au-delà de la maltraitance physique et morale, les personnes qui sont en couple avec ce genre d’énergumène doivent vivre dans la quatrième dimension.

    Pour clore ce chapitre, dans les semaines je publierai peut-être le point de vu d’Elise, si elle le veut bien.

     


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  • J’ai rencontré Élise, il y a quasiment deux ans pendant le festival d’Avignon.

    C’est son copain qui me l’a présentée.
    Je me suis tout de suite bien entendue avec elle.
    Au bout d’un an, ils décident de partir vivre à Paris.
    Deux semaines après leur déménagement, ils reviennent quelques jours pour rendre les clés, faire l’état des lieux et rester quelques jours en ville.
    Je leur propose de rester à la maison pendant leur séjour.
    Ça tombe bien, mon chéri n’étant pas là, cela me fera de la compagnie.
    On se retrouve tous les trois à une terrasse pour profiter du beau temps.
    Nos verres finis, direction l’appartement.
    Il nous dit qu’il prend la voiture pour la garer dans un parking, il en a pour dix minutes…
    Élise et moi continuons  le chemin à pied.

    A la maison, elle et moi papotons, au bout d’une heure je lui demande :
    - Mais il est où ?
    - Ben, c’est ce que je t’ai dit, il est avec sa maitresse.
    - Hein ! Mais je pensais que c’était une blague ! Tu me l’as dit comme si de rien n’était.
    - Tu n’as pas vu qu’il était collé à son téléphone.
    - Si mais sans plus.

     D’un coup, toutes ses confidences depuis un an me sont revenues en tête, j’ai réalisé qu’il y avait un vrai problème dans leur couple.
    Cette fille si douce était en souffrance.
    Intérieurement, je me suis demandée si je devais continuer ou pas cette discussion.
    Ce n’est pas facile de se mêler de la vie des autres.

    Et puis mince, je me lance… que dis-je j’attaque !
    -Élise, tu la vis comment cette situation ?
    -Mal, très mal, il me fait souffrir.
    -Désolée, c’est vrai qu’avec le recul je ne t’ai jamais écouté mais tu en parles avec tellement de détachement que je pensais qu’au final c’était le mode de fonctionnement de votre couple.
    Je ne l’ai jamais vu pleurer, crier… Aucuns signes de détresse.
    -Elise, tu parles sans ressentis. T’as plus d’affecte quand tu parles de ton couple.

    C’est là qu’elle me raconte ses un an et demi de souffrance, elle a eu droit à tous les délires malsains d’un connard ou d’un pervers narcissique.
    Elle a parlé pendant trois heures.
    Trois heures d’horreur. 

     Elle termine, je  lui demande :
    - Il te frappe ? (je peux vous dire que ce n’est vraiment pas facile de poser cette question)
    - Non, juste des claques mais parce que je m’énerve et lui tiens fort le bras pour qu’il arrête de me descendre.
    - Donc il te frappe.
    - Non, non…

    Son regard fuyant me fait comprendre qu’il faut que j’arrête là.
    Nous sommes parties dormir.
    Ce soir là, il est rentré à trois heures du matin.

    Le lendemain, je me force à lui parler et même à le regarder dans les yeux.
    La journée se passe, eux ensemble à faire leur vie et moi chez moi. 

    Le soir arrive, ils décident de faire à manger, faut savoir que je ne leur ai quasiment pas adressé la parole de la journée, j’avais envie de lui cracher dessus.
    Je prétexte une journée fatigante et pars me coucher vers 21 heures.
    Je me cale dans mon lit, la petite fait dodo dans le sien, je surfe sur le net.

    D’un coup, j’entends une dispute éclater :
    Des cris,
    Une claque !
    Une autre !
    Je bondis de mon lit,
    Une troisième !
    Je suis dans la cuisine
    - Elle m’a frappé !
    - Oui mais c’est elle qui a les joues rouges.
    - Oui mais elle…
    - Toi, tu sors de chez moi et toi, tu restes ici.

    Il prend la direction de la porte, regarde si Élise le suit, je lui interdis de bouger de sa place, il retourne la voir, colle sa tête à la sienne et lui hurle : « TU VIENS MAINTENANT SINON TU NE ME REVERRAS PLUS JAMAIS !!! »

    Je lui faisais un signe négatif de la main.
    - Je te vois !

    J’ai flippé, ma fille qui dormait à coté, je sors mon téléphone et ouvre grand la porte d’entrée pour appeler au secours les voisins au cas où.

    Il lui hurle encore dessus, elle était rouge de tout, de honte, de peur, de douleur, lui redemande de la suivre, elle dit non de la tête.
    Dans un élan, il lui fout une baffe d’une extrême violence.

    Self-control, je pense à la petite, j’ai peur que ça dégénère.
    Prête à tout pour nous défendre, tous les ustensiles de la cuisine me passèrent dans la tête, couteaux, poêles…

    Il sort.
    Nous insulte, vocifère, rentre dans un délire dégoutant : « vous faites ça pour être tranquilles et vous bouffer la chatte ».
    Je ferme la porte à double tour.
    Soupir de soulagement.
    Il sonne à l’interphone, l’appelle dix fois de suite, il a oublié son chargeur, je lui jette par la fenêtre.
    C’est le silence, je ferme les yeux, la petite dort, le calme est revenu.
    Je suis vide et horrifiée.

    On s’installe dans la cuisine, je lui demande de tout me dire. De ne plus se cacher.
    C’était pire que la veille.
    Je lui propose de rester chez moi, de ne plus le contacter et surtout de ne pas le faire renter dans ma maison sinon elle repartait avec lui.

    Pendant quatre jours, elle s’est confiée à moi…
    De mon coté, je l’écoutais, la conseillais et surtout lui disais qu’il fallait qu’elle retourne ses chez parents histoire de se reconstruire.

    La veille de son départ pour sa ville natale, je voulais lui donner mes derniers conseils pour être sûre qu’elle ne retourne pas avec lui.
    Je voulais une conclusion qui marque, qui choque.
    Pourquoi ne pas lui dire la vérité, ça me coute parce que c’est mon secret à moi, je n’aime pas trop en parler.

    Et puis zut, je me suis confiée à mon tour.
    - Tu sais Élise, quand j’avais cinq ans ma tante est morte assassinée.
    Elle voulait quitter son mari parce qu’il l’a maltraité.
    En représailles,  il a payé quelqu’un pour la faire tuer, cette personne l’a battu à mort, elle se trouvait dans son restaurant.

    En sortant du lycée, sa fille lui a rendu visite, Elle a voulu la défendre, il l’a battu à mort aussi.
    Il a allumé le gaz pour les finir.

     

     

    Au premier coup, il faut partir.
    Au deuxième, braver la honte et se confier.
    Au troisième, penser à la fin de mon histoire.

     

     

    La gifle

     


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